Nos poules, moins frileuses qu’on le pense!

Le froid et la neige de nos hivers québécois sont à nos portes. Êtes-vous prêt pour assurer le confort de vos poules!

RÈGLES D'OR pour un élevage hivernal réussi!

ANIMAUX:

Bien entendu, certaines races comme par exemple la Plymouth Rock, la Chanteclerc et autre, sont plus rustiques. Au contraire, les poules de fantaisie telles que les soyeuses s’adaptent plus difficilement aux hivers du Québec et doivent être davantage chouchoutées. Les races de poules plus lourdes et celles dont la crête et les barbillons sont moins prononcés sont mieux adaptées pour le froid et moins sujettes aux engelures.  


ALIMENTATION:

Misez sur la qualité et en quantité suffisante autant pour les aliments que pour l’eau qui doit être accessible en tout temps. Par temps froid, les besoins énergétiques de la poule sont plus élevés, ce qui aura pour effet d’augmenter sa consommation alimentaire. La nourriture lui permettra de produire la chaleur dont elle aura besoin pour mieux affronter le froid. De plus, l’accès extérieur à l’herbe n’étant plus disponible, assurez-vous que les apports en moulée soit suffisant. Misez sur un libre-service. L’eau est essentielle. Elle représente 60% du poids de la poule et 65% du poids de l’œuf, il est donc impératif qu’elle soient disponibles en tout temps. Attention, la glace et la neige ne remplacent pas l’eau.

Conseil : Garder les aliments dans des contenants bien fermés et hermétiques résistants aux rongeurs.


Une règle d’or, bien alimenter vos poules est essentiel pour leur santé, leur productivité et leur vitalité.

Une alimentation de choix et bien équilibrée en protéines, énergie, minéraux, vitamines est de mise.

Ponte VG : formulation à base de maïs et tourteau de soya.

Ponte OM : enrichi d’acide gras Oméga 3 et de sélénium organique.

Ponte Avigrain; certifiée pour production biologique.

L’offre d’écailles d’huitres pour des apports supplémentaires en calcium et de gravier pour optimiser la digestion sont aussi des ajouts forts appréciés.

Notez que chez les pondeuses, les apports en calcium de la ration sont importants pour la qualité de la coquille des œufs. Saviez-vous que chaque œuf contient 2 g de calcium alors que la réserve de la poule n’est que de1 g. 


POULAILLER:

Une protection contre les intempéries est essentielle pour vos dames plumes! Mot d’ordre= propre et sec en tout temps!

Un abri pour le jour et un dortoir pour la nuit, qui doit offrir conforte, salubre et sécurité, tout en servant de protection contre les prédateurs.


Emplacement : Le lieu où le poulailler sera disposé dans la cour doit assurer une bonne accessibilité tout au long de la saison hivernale. Privilégier pour sa disposition, une orientation des fenêtres sur la face sud afin d’optimiser les apports en chaleur du soleil et la lumière naturelle du jour. Protégez-les des vents dominants.

Dimension : Donnez-leur de l’espace afin d’éviter le stress tout à fait inutile, car chez les poules, la hiérarchie sociale est très forte.  Calculer un espace minimum de 1 à 1,25 mètre carré par animal si les sorties à l’extérieur sont possibles durant le jour, sinon opter pour un espace plus grand de 3 à 5 mètres carrés selon la race et le poids (lourde ou légère). Il est essentiel d’éviter la surpopulation qui peut avoir des conséquences indésirables au niveau de la ponte et des comportements tels que le picage et le cannibalisme 

Toit : Étanche et sans infiltration d’eau.

Isolation : Prioriser l’absence de courant d’air, mais s'en isoler trop hermétiquement! Les murs devraient être isolés avec soit de la styromousse, de la laine minérale ou de la mousse de polyuréthane, mais cette isolation doit être non accessible aux poules afin d’éviter qu’elles le picorent et en consomment.

Si l’isolation du poulailler est adéquate, la chaleur dégagée par les poules devrait leur être suffisante pour braver les températures normales de l’hiver. Bien entendu, les froids extrêmes d’une durée de plusieurs jours peuvent requérir un apport additionnel de chaleur artificielle.

Ajouter au niveau du sol, une couverture minimum de 15 à 20 cm (6 à 8 pouces) de ripe ou autre litière.

Équipements : Le confort des pondeuses demeure essentiel!

Le matériel d’élevage requis pour le bien-être des poules tels que les perchoirs, les nids, le bain de sable avec terre diatomée, les mangeoires et abreuvoirs sont tous les mêmes qu’importent les saisons. Toutefois, le froid exige quelques particularités comme par exemple des abreuvoirs chauffants pour éviter que l’eau gèle, des perchoirs de diamètre plus larges afin de permettre au plumage de recouvrir complètement les pattes lorsque les poules sont perchées.

Petits conseils :

  • Laisser l’abreuvoir chauffant à l’extérieur du poulailler aide au contrôle de l’humidité.
  • Permettez aux poules de continuer à bénéficier de leur bain de sable même en hiver en le disposant dans le poulailler. Il est fort apprécié de vos bêtes à plume pour leur toilettage, la prévention des parasites, la socialisation et la détente.

Protection contre les prédateurs : Assurez la sécurité de vos protégés. Ne laisser aucun espace ouvert, sans grillage, au niveau du poulailler. La moindre entrée ferait sans aucun doute le bonheur de certains prédateurs et rongeurs. Pour les parcs extérieurs ou les ouvertures du poulailler à protéger, choisissez un grillage galvanisé à maillage fin dont le calibre minimum est de 16 gages. Évitez les fameuses broches à poules qui ne sont bien souvent pas suffisamment résistantes.  Les enclos doivent être clôturés suffisamment haut (1,5 à 1,8 m) et au sol, une partie du grillage(au moins 20 cm) se doit d’y être enfoui afin d’y décourager toute intrusion d’animaux indésirables. 

La nuit est un moment propice pour la visite des prédateurs, entrez les poules au poulailler et fermez les accès.


Malgré leur rusticité, vos volailles méritent et apprécient toujours les petites attentions, les bons soins et votre affection pendant les mois d’hiver!


ENVIRONNEMENT:

La qualité de l’air ambiant, la température, la luminosité et la propreté sont tous des facteurs garants d’un animal en santé et d’une capacité accrue à faire face aux rigueurs hivernales.

 

Ventilation : Le secret est de changer l’air vicié par de l’air frais, mais tout en évitant les courants d’air. N’oubliez surtout pas que l’ennemi #1 des poules en hiver n’est nul autre que l’HUMIDITÉ. Prévoir des bouches d’aération dans le haut du poulailler (protéger par un grillage pour bloquer l’entrée des indésirables) pour permettre une entrée d’air frais et évacuer l’humidité et les gaz nocifs comme l’ammoniaque. Viser un taux d’humidité entre 50 et 70%. Un espace trop humide jumelé à des températures froides risque d’augmenter les cas d’engelures, les problèmes respiratoires ou autres problématiques de santé.                 


Lumière : Les jours plus courts de l’hiver nous obligent à avoir recours à un éclairage artificiel avec minuterie pour assurer une période minimum de 14 heures de lumière quotidienne à nos volailles si l’on tient à maintenir leur production d’œufs. Toutefois, n’oubliez pas que les poules ont aussi besoin de dormir et le respect d’une durée de 8 à 10 heures d’obscurité pour leur sommeil demeure important. Intensité de la lumière: 20 lux soit une ampoule de 25 à 40 watts/40 pieds carrés.

Soyez vigilant :

  • Un manque de lumière diminue le taux de ponte beaucoup plus que ne le fait l’effet du froid.
  • Un éclairage trop intense ou trop long peut augmenter le taux de nervosité des animaux, l’agressivité et le picage.

               

Température : Éviter les variations de température trop grandes et brusques. Considérations à prendre au sérieux surtout si les poules ont un accès à l’extérieur au cours de l’hiver. Lorsque le poulailler est bien isolé, la nécessité du chauffage ne devrait pas être présente tant que la température extérieure se maintient au-dessus du -10 à -15 degrés Celsius. La température ambiante idéale du poulailler se situe entre 4 et 10 degrés Celsius. Lorsque le chauffage artificiel est requis, utiliser le matériel (lampe et ampoule) recommandé et vendu spécifiquement pour ce type de chauffage d’appoint en bâtiment d’élevage.

Note : Les poules pourraient avoir la capacité de supporter des températures aussi basses que -20 degrés si elles sont graduellement acclimatées à ces températures.

Attention : Les engelures à la crête, aux barbillons et aux doigts peuvent être possibles lorsque les températures descendent en dessous de -5 degrés. Observer les signes indiquant que la poule a trop froid : plumes ébouriffées, reste sur le sol et ne se perche pas, se tient sur une seule patte, caroncule et crête plus pâle que d’habitude, etc.


Entretien : Un environnement sain et propre éloigne les problèmes! Une couche adéquate de litière sur le sol (ripe, paille ou autre) et dans les nids permet d’absorber l’humidité des fientes et facilite le nettoyage. L’application d’un asséchant de litière (Drystart) entre le sol et la couverture de ripe améliore l’assèchement de la litière et réduit les odeurs d’ammoniaque. Il est essentiel d’enlever régulièrement les déjections et la litière humide afin de préserver la salubrité de l’environnement.

Soignez attentifs aux signes d’inconfort : air abattu, faiblesse et somnolence, perte d’appétit, diarrhée, amaigrissement, mauvaise qualité du plumage, boiteries, sécrétions des yeux et toux sont des signes d’alarme. Contactez votre vétérinaire.

Saviez-vous que…

  • La température corporelle de la poule(40 à 42 C soit 102 à 104 F)) est plus élevée que celle des humains (37 degrés). 
  • La poule est beaucoup plus confortable en saison fraîche qu’en saison chaude.
  • Le secret des poules pour affronter les grands froids est leur isolation naturelle. Leur plumage les aide à garder leur chaleur corporelle tout en réchauffant l’air emprisonné sous leurs plumes duveteuses. Leur plumage gonflé est leur douillette préférée pour les isoler et traverser ainsi les périodes hivernales froides.
  • En plus de leur plumage, le système respiratoire des poules avec leurs sacs respiratoires qui agissent comme réservoir de chaleur sont des alliés pour combattre le froid.
  • Lorsque les températures hivernales sont très froides, l’application de gelée de pétrole sur la crète et les barbillons aide à prévenir les engelures.
  • Les écailles de leurs pattes aident l’animal à retenir, jusqu’à un certain point, la chaleur et les protègent. Bien souvent, observez vos poules et constater qu’en température froide elles se retrouvent sur un pied et puis sur l’autre, les réchauffant alternativement sous leur plumage.

En résumé, la neige et le froid ne font pas peur à nos poules urbaines. Leur physiologie leur permet de résister aux températures hivernales québécoises tant que leurs besoins de base et leur confort sont assurés.

Amusez-vous à les observer durant notre belle blanche saison tout en récoltant vos oeufs frais chaque jour! Et surtout, n’oubliez pas que vos cocottes ne prennent pas de vacances et ont besoin de vous à tous les jours, été comme hiver!

Nature Belisle

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