Le sélénium à ne pas négliger

Son rôle antioxydant fait du sélénium un nutriment extrêmement important pour les chevaux de performance, de loisir, les poulains et les juments poulinières…

Le sélénium (Se) est un minéral essentiel dans l’alimentation du cheval parce qu’il ne peut être synthétisé par l’organisme mais qu’il lui est indispensable. Il fait partie de ces oligo-éléments requis en petites quantités mais dont les bienfaits demeurent incontestables pour l’équilibre physiologique.


Ses fonctions biologiques sont nombreuses

Le sélénium est un antioxydant puissant qui protège l’intégrité des membranes cellulaires. Il joue un rôle dans la régulation des hormones thyroïdiennes. En collaboration avec la vitamine E, il renforce le système immunitaire et atténue les effets du stress intense… Chez les humains, des recherches relient même le sélénium dans l’alimentation à une diminution des risques de cancer. Donc, en résumé, le sélénium est un grand protecteur pour votre cheval, particulièrement dans les cas d’activités physiques intenses et prolongées. Il minimise les dommages oxydatifs imposés aux tissus du système respiratoire et des muscles soumis à l’exercice.


Offrez au cheval des quantités adéquates de sélénium

Bien que cet élément fût longtemps reconnu comme un nutriment toxique, on le considère maintenant dans l’alimentation du cheval pour ses bienfaits. Les cas de carences sont malheureusement fréquemment rencontrés. Ils se manifestent souvent par la maladie du muscle blanc chez le jeune poulain et ce, particulièrement dans nos régions de l’Est canadien, où les sols sont très pauvres en Se (inférieur à 0,05 – 0,08 mg/kg). Par conséquent, les pâturages et les fourrages produits sur ces terres en sont le reflet. Ils se doivent alors d’être supplémentés en sélénium afin de pallier leurs déficiences.


Il est à noter que la teneur en sélénium des sols varie beaucoup selon les zones géographiques. Dans l’Ouest canadien, les sols sont plus riches en sélénium que dans l’Est et les supplémentations alimentaires se doivent d’être surveillées de très près pour éviter toute intoxication. D’un point de vue nutritionnel, la prudence s’impose donc car la fenêtre de sécurité est très étroite entre les exigences alimentaires minimales et les niveaux de toxicité.


Au Québec, les cas de toxicité dérivent plutôt d’une surdose occasionnée par l’utilisation simultanée de plusieurs aliments commerciaux contenants au départ des niveaux adéquats en sélénium mais dont l’apport cumulatif excède les seuils recommandés. Prenez le temps de lire l’étiquette des moulées et suppléments qui complètent la ration fourragère de votre protégé. Un ajout de sélénium dans la ration est bénéfique pour la santé du cheval mais il faut éviter de croire, avec toutes nos bonnes intentions, qu’un ajout supérieur aux recommandations multipliera les bénéfices. On risque alors la toxicité et de graves problèmes de santé pour le cheval.


Gardez en mémoire que le sélénium est indispensable de 0,1 à 0,2 ppm (mg/kg de matière sèche ingérée) mais peut devenir toxique au-delà de 2 à 5 ppm.


Les besoins en minéraux des chevaux varient en fonction de leur niveau d’activité et de leur stade physiologique (croissance, gestation, lactation). Les chevaux soumis à des exercices intenses peuvent parfois bénéficier d’un apport en sélénium légèrement supérieur au 0.1 ppm recommandé par le NRC. Cette stratégie serait avantageuse dans les conditions extrêmes de stress comme lors d’un exercice intense ou dans le cas d’une jument gestante ou allaitante.


Sélénium: inorganique ou organique

La forme inorganique du sélénium, plus spécifiquement le sélénite de sodium, est la plus couramment utilisée. Pour sa part, la forme dite organique est celle dont le sélénium est lié à un composé organique comme par exemple un acide aminé (ex : sélénométhionine). Celle-ci est reconnue pour être absorbée plus efficacement. Contrairement aux formes inorganiques, elle peut être entreposée dans l’organisme pour des utilisations futures. Elle permet ainsi au cheval de se constituer des réserves pour les périodes de stress telles que le poulinage, les maladies et l’exercice intensif.


Une étude chez les juments poulinières supplémentées en sélénium organique 55 jours avant et 8 semaines après le poulinage démontre des niveaux de sélénium (figure 1) et d’anticorps (figure 2) plus élevés chez leurs poulains. Le sélénium organique est bien transféré de la mère à sa progéniture, par le placenta, le colostrum et le lait. Le système immunitaire du poulain bénéficie alors de ses avantages ce qui minimise grandement les risques de dystrophie musculaire. Au cours de cette même étude, l’expulsion du placenta chez la jument est deux fois plus rapide lorsque celle-ci est supplémentée avec 3 mg de sélénium organique (figure 3). Les bénéfices du sélénium organique sont aujourd’hui bien établis.


En résumé, le sélénium est un nutriment vital pour le cheval. Ne le négligez pas! Des apports qui comblent les besoins de votre protégé, sous une forme plus assimilable telle que le sélénium organique, veilleront avec vous sur son bien-être et sa santé tout en optimisant ses performances.

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